samedi 15 décembre 2007

L'automne est bien là...........

L'automne est bien là. En 2007 le sien sera parisien. Il l'a rêvé depuis quelques années, se retrouver au coeur de Paris un jour d'automne comme ce 26 octobre. Il était 10h exactement. Il avait rendez-vous à 14h, Il avait 4h à perdre devant lui, c'était un luxe se disait-il de pouvoir perdre son temps, lorsque les uns n'en avaient pas suffisament et les autres pas du tout. Il observait cette foule grouillante, pressée, compressée, stressée, en pleine effervescence, répetant les mêmes mouvements d'hier qu'ils reprendront machinalement demain. Cette agitation matinale avait des airs théatrales, chacun s'efforcait de jouer son rôle, la pièce c'etait leur vie. Et lui au milieu de tout cela s'economisait à peine pour jouer le sien, il marchait impassible, il voulait s'exclure volontairement de cet univers rigoureux et incertain, mais il en ressentait une certaine difficulté, il se sentait bien dans ce decor, il trouvait excitant de s'impregner de cette comédie sociale.
Nonchalant, Il se dirige vers le jardin du Luxembourg, Il preferait feindre l'indifférence, se dérober et oublier un instant l'existence ou l'inexistence de tout ceci. La scène se poursuivra sans lui, s'en accommodait-il.
Le trajet ne lui prenait que quelques minutes, l'appartement, où il vivait, était au coeur du quartier latin, rue huchette prés du Théatre du même nom, à deux pas de Saint Sulpice.
Aprés avoir arpenter l'avenue qui le menait vers le jardin en face du Sénat, il cherchait un banc, le trouvait, s'y installait pour poursuivre la lecture d'Italo Calvino "si par une nuit d'hiver un voyageur".
Les feuilles jaunis des arbres parsemaient le sol, tournoyaient, dansaient, s'agitaient au rythme des breves et furtives rafales de vents. Il étais là assis, la page 92 de Calvino attendait que ses yeux se posent sur les mots qui le projeteraient ailleurs, il aimait sceller son destin au sort des heros de ces lectures.
Il contemplait ce décor qui s'offrait à ses yeux, il regrettait de ne pas avoir son appareil photo sur lui, Il aurait aimé figer ces scènes de vie comme Doisneau.
Il se souvint qu'il y à peine un mois, le parc abondait quand le soleil affichait une forme insolente, aujourd'hui pratiquement desert, à peine quelques touristes japonais égarés à Paris en Octobre, et surtout quelques personnes agêes aux visages chargées, leurs rides apparentes en témoignent allègrement, certainement des gens du voisinages, habitués, profitant du calme apparent des lieux.
Lui, le froid n'a pas entamé son plaisir. Il appréciait ce moment d'insouciance, c'etait peut-être cela le bonheur se disait-il. L'automne était bien là et lui aussi .

Aucun commentaire: