samedi 17 janvier 2009

Lire, critiquer, écrire

11 h 20. Je sors de ma douche. Aujourd’hui le maire inaugure la place de la démocratie. Je m’en fous. Mes futurs petits enfants eux devront se le rappeler dans un demi-siècle de ce jour aux accents historiques. Mais je veux parler de livre. Les livres et moi c’est une affaire sérieuse depuis quelques temps déjà. Les livres c’est ma seconde vie souterraine, mystérieuse, celle qui structure mon existence apparente. Tout le monde devrait lire, ne pas lire revient à faire une forme d’autodafé, il aurait fallu une place de la lecture avant celle de la démocratie, c’est plus fun. J’imagine un immense espace publique, verdoyant, des gazons partout, quelques bancs ici et là, et pleins de Tananarivien entrain de lire. Si les livres ont, ces derniers années servis à bousculer mes idées et mes pensées, il n’en demeure pas moins qu’en je suis arrivé à y entretenir une certaine dépendance. La lecture est un plaisir solitaire, radicalement masturbatoire pour certaine personne. Moi aussi je rêve d’écrire, de me faire publier et d’être éditer, mais ici ça reste illusoire. Le milieu littéraire malgache est pauvre, pratiquement insignifiant aujourd’hui et je n’aurai jamais cette fierté de citer des références classiques ou contemporaines malgaches, je n’ai lu qu’un seul auteur: Rabearivelo. Mes références sont étrangères, forcément encore et toujours : Proust, Wilde, Cohen, bien sur il y a quelques auteurs malgaches que je n’ai pas encore découvert, mais bon.


11h 22. J’ai sous les yeux un manuscrit que la poste m’a livré il y a une semaine. Le titre : écoute bébé. Depuis quelques jours, je suis officiellement lecteur et critique littéraire (bénévole) pour une maison d’édition parisienne, les nouveaux auteurs, suite à ma demande de collaboration il y a moins d’un an. La critique, un exercice où j’excelle en toute modestie, je ne pouvais espérer mieux que de le pratiquer dans la littérature. Cette nouvelle année augure de belles perspectives littéraires. A défaut d’écrire je vais critiquer.



dimanche 4 janvier 2009

2009, Incertitude dites-vous??

Rien de plus entraînant que quelques mélodies fraîches et amusantes du dernier album de Thomas Fersen (Ndrl : Trois petits tours) tourné en boucle pour vous livrer mon premier post de ce début d’année. Tandis que certains se les pèlent à -10° degrés quelque part (ils se reconnaîtront ;-)), pour ma part, j’ai trouvé plus utile de puiser mon inspiration sous la chaleur pesante de ce début d’année incertain. Eh oui incertain, c’est le bien le terme qui définit le mieux les 365 jours à venir, ce n’est pas moi qui l’affirme, tout les analystes, économistes et autres observateurs avisés l’ont prédit en chœur comme si le monde ne vivait pas déjà suffisamment dans l’incertitude depuis un bon moment, et tout le monde l’a bien compris, nous allons (permettez moi l’expression) « en chier » en deux milles neuf!!!

Alors je remercie très vivement tout ceux et celles qui m’ont souhaités de meilleur vœux (je le les renvoie), et plus particulièrement ceux qui me les ont envoyés de manière personnel (via sms), puisque j’ai également eu la désagréable surprise de recevoir des messages groupés que je trouve très impersonnel, dénué de toute sincérité. Et comme traditionnellement dans ces moments euphoriques d’aucuns se retrouve miraculeusement doté de bons sentiments, et bien évidemment la liste des voeux que je reçusse, fut longue (santé, richesse, amour, prospérité…etc), le plus surprenant, ce fut le contenu stylistique de certains messages qui rivalisaient en originalité et en prose, est-ce l’effet de quelques liquides à fort densité alcoolique ou bien des talents égoïstement cachés pour certains ? Quelqu’il en soit, ces messages inspirés les unes des autres m’ont permis de digérer avec amusement mon dîner en famille de la saint sylvestre.

L’année 2008 fut une année quelque peu décisive. Cela fait bientôt un an que je suis rentré à Madagascar pour retrouver sans vraiment me préparer et être préparer à un quotidien que j’avais abandonné il y a plus de huit ans. Du jour au lendemain, j’ai dû me re-adapter dans un cadre, un contexte, une mentalité, un schémas de pensée, un environnement, à des gens (ma famille et les anciens amies inclus) différents de ce que j’ai vécu ces dernières années, et de surcroît que j’ai pratiquement déconnecté de ma vie (à mon insu finalement). Tout ceci ne s’est pas fait de manière simple et évidente mais j’ai appris à ne brusquer ni les gens ni les évènements et au final je ne m’en sors pas trop mal, bien évidemment je suis allé de surprise en surprise et de surprise en déception, ce qui est dans l’ordre naturel des choses, il est tout à fait normal de ne pas retrouver le même objet à sa place et dans un même état après huit années puisque vous n’avez pas pris soin de l’entretenir, et ceux que j’ai vécu ressemble à cette image, alors que faire ? Des proches et mêmes des amis sois disant connaisseurs en psychologie soucieux de mon état psychique m’avaient prédit qu’après l’euphorie des retrouvailles, j’allais connaitre un long moment de déprime pour lequel j’aurais besoin du soutient indéfectible de ma famille sinon je me relèverai pas avant plusieurs années de ce choc émotionnel (ce jour là j’avais même plus envie de rentrer définitivement chez moi), que nenni, j’ai bien attendu ce moment de déprime mais rien, peut-être avais je une force mentale supérieure à la moyenne ? , en tout cas la raison se trouve ailleurs : mon entreprise.

J’y ai rêvé, je l’ai fait. Etre mon propre boss, je réalise ce privilège surtout quand des proches me font savoir à quel point je suis un Lucky boy. Mais de Lucky à Golden il y a encore du chemin à faire. Jusque là c’est vrai ça donne envie, c’est tout le fantasme du patron. Mais si j’en suis arrivé là c’est aussi parce que j’avais réunis des contraintes qui m’y ont quelque part obligé, d’autre part j’avais aussi réussi à réunir quelques conditions fondamentales : l’audace, créativité, risque. Je suis devenu entrepreneur par un concours de circonstance, c’était un peu comme un enfant que j’ai a eu mais que je n’ai pas désiré à cet instant-là, mais à un moment il faut assumer et apprendre à l’aimer, à le choyer et à le rendre encore plus désirable. J’avais bien évidemment projeté d’être à la tête d’une entreprise mais dans trois, cinq ans, finalement Dieu en a décidé autrement, et l’année 2008, moi-même et mon associé de frère sommes focalisé sur la manière de faire grandir ce bébé avec raison et amour.

Si 2008 fut une année décisive, j’ai pris aussi le temps du recul, de la réflexion, de réorganiser le périmètre de mes amitiés, de trier mes idées, de prendre des petites décisions qui amèneront inéluctablement de grandes conséquences sur ma vie et mes projets. J’ai toujours préféré les petites décisions qui bouleversaient des situations aux grandes déclarations qui ne brassaient que du vent, bref de me consacrer sur l’essentiel. Et maintenant clair et limpide dans mes pensées j’aborde 2009 plus sereinement. Alors des résolutions pour 2009, nada. D’habitudes nous prenons des résolutions parce que nous savons que nous sommes bien incapable de nous y tenir, et ne pas en prendre c’est nous exposer à nos petites lâchetés, comme le disait l’autre très justement: "les résolutions sont des promesses pour plus tard", et plus tard c’est jamais, Je vais vous surprendre mais moi je ne vivrais pas une année d’incertitude, c’est un choix et ni la banque mondiale, ni le FMI, ni encore le gouvernement de ce pays, ni qui que ce soit m’imposera le contraire. J’ai peut-être encore une fois le privilège de savoir ce que je veux, de ne plus sombrer dans de basses questions existentielles, de pouvoir dessiner et redessiner un horizon immense devant moi, d’être même un brin prétentieux et arrogant, mais ce que je crois c’est juste que le moment est venu de faire les choses, d’oser faire les choses, de ne plus tergiverser, d’avancer, et avec un brin de folie de changer le monde.
J’ai décidé de ne plus vivre en pensant que demain sera meilleur ou pas. Tout se passe maintenant, fini les demains, si je peux être meilleur aujourd’hui, si je peux me donner à fond pour les gens, ma famille, mes amis, mes clients aujourd’hui pourquoi vais-je attendre demain ?

Je souhaite donc à tous mes meilleurs vœux loin de l’incertitude, mais de vivre une vie simple, pleine de joie, résolu à profiter du temps présent, et que Dieu vous bénisse pleinement de ses richesses abondantes, puisque le secret d’une vie sereine se trouve tout simplement entre les mains du très haut mes chers amis.