samedi 22 mars 2008

"Dressing the Man"

Je livre ici la chronique d'un livre à lire absolument que je j'ai extraite du blog d'un esthète M.Nimier et vous invite par la même occasion d'y aller faire un tour si vous vous interessez à l'art du soulier: http://www.souliers.net/
S'il y a un seul livre contemporain que tout homme élégant se doit de lire c'est "Dressing the Man" d'Alan Flusser....le conventionnel connaitra les marques à ne pas dépasser dans la pure tradition british et le Dandy possédera les codes à transgresser, les règles à detourner en sa faveur...

L'Art de l'indemodable"Habiller l'homme" car c'est ainsi que l'on peut traduire cet ambitieux livre qui tient ses promesses....est le guide définitif [?] de ce que les hommes doivent savoir afin de s'habiller bien et sembler élégants sans devenir des victimes de la mode. Le nom d'Alan Flusser est synonyme de goût...et il le confirme avec ce livre ou il combine sa connaissance encyclopédique des vêtements avec esprit et élégance pour pointer le paradoxe fondamental de la mode des hommes modernes :Pourquoi, alors que les hommes d'aujourd'hui depensent plus d'argent en vêtements que dans aucune autre période de l'histoire, y a-t-il moins d'hommes bien-habillés qu'avant ? Flusser a rassemblé la plus grande collection photographique d'hommes élégamment vétus jamais retrouvée en un seul livre. Beaucoup de photographies inédites de l'ère des Cary Grant, Tyrone, et Fred Astaire sont utilisées pour aider à illustrer la varieté des styles. En outre Flusser guide son lecteur chapitre après chapitre à travers les composants de l'habit....Ainsi je vous livre en bref le sommaire:
- La Mode permanente
- La puissance de la couleur
- Les proportions: le fondement du style
- Les motifs des etoffes
- Le costume et l'habit
- Vestes et pantalons
- La chemise habillée
- Cravate, noeud papillon et foulard
- Souliers
- Les accessoires
- Les tenues formelles habillées
- Habits de travail
- Un riche glossaire ainsi qu'un appareil bibliographique cloturent le livre comme dans tout essai serieux...

mardi 18 mars 2008

Facebook, je crache dans la soupe

"Il faut boire avec modération mais qui c'est ce putain de modération ou six degrees of separation-The experiement ou bien contre les cons qui restent immobiles à gauche de l'escalator" Ces petites phrases vous évoquent certainement quelque chose. Comme moi-même, vous faites hélas, parties de cette grande communauté facebookienne, « celle ou l’on perd essentiellement son temps et celles des autres (mais cela n’est point votre problème ni le mien !) ». Je me suis bien retenu pendant des semaines avant de prendre cette décision de livrer un billet sur ce phénomène. Bien sûr, la presse s’en est déjà donnée à cœur joie dans plusieurs tribunes. Mais aujourd’hui je cède à mon tour. Il n’y a rien de plus jouissif que de céder à ces envies, surtout celle de la critique. D’aucuns le savent Facebook est « Ze friendship network », mais c’est surtout une vraie curiosité sociologique, dans un registre plus capitalistique, un marché juteux pour les annonceurs et les jeunes loups aux dents longues de Wallstreet. Cela fait à peine sept mois que j’y suis « membre actif non addict », et mon bilan est le suivant : j’ai beaucoup plus appris sur la vie privée et intime de certaines connaissances en quelques mois voire quelques jours qu’en passant du temps à les cotôyer pendant plusieurs années, plus surprenant encore, certains m’ont même adressé un message pour une toute première fois sur cette plateforme, alors qu’autrefois les occasions nous furent donnés des milliers de fois pour sympathiser. Facebook a bien évidemment le mérite de rapprocher (de manière illusoire) et de connecter virtuellement des gens proches et physiquement éloigné dans un esprit plus « fun ».Mais ce que j’en pense réellement de FB ; il est symptomatique du malaise de notre époque : le repli communautaire, l’incitation au voyeurisme, la solitude sous couvert de vie sociale débridée, eh oui mes contemporains et moi-même avons besoins de prouver nos existences, Facebook nous sert d'alibi. Il y a une décennie je doute fort que les gens se livreraient librement au regard avides de tous. Aujourd'hui On se retrouve dans un scénario purement Orwellien, tous des bigbrothers en puissances.

Facebook c’est sympa après tout mais comme mon ami J.M je prendrais la résolution d’arrêter d’y perdre mon temps inutilement sur Facebook d’ici la fin de cette année puisque je n’y vois aucune utilité majeure.

samedi 8 mars 2008

Retrouvaille (Round 3)......aprés expulsion!!!

Aujourd'hui A me lance une question :" Alors M. Combien de temps t'es pas rentré? je lui réponds presque huit ans..... il m'interrompt par une boutade:" Ah l'expulsion est intervenu plutôt!!!"..
En rentrant à la maison cette plaisanterie m'a fait énormément réfléchir, puisque elle est le reflet d'une certaine imagerie collective sur notre diaspora qui décide de faire son "alya".
Pour ce qui me concerne, j'ai le sentiment de m'être auto-expulsé face à un système hypocrite muré dans ses contradictions, c'est la France, tu l'aime ou tu l'a quittes, moi je l'aime mais je la quittes. Le choix ne fut que trés simple et peremptoire. Je n'epiloguerai pas sur le fonctionnement de l'administration française puisque je n'en ai aucune legitimité ainsi que les raisons précises de mon départ. Néanmoins, trop orgueilleux et trop vaniteux pour vivre comme un sous-citoyen, cette exigence viscérale de liberté et de ne jamais soumettre mon existence à une quelconque médiocrité m'a fait commettre l'imprévisible: partir en toute dignité ou partir comme un voleur c'est selon chacun sa version. Cela ne se discute pas. Ce fût sur cette boutade quelque peu instructive que s'est achevé le troisième round de "mes retouvailles aprés mon expulsion".

Les retrouvailles sont toujours des moments excitants. Elles le sont d'autant plus quand la séparation a duré presque une décennie. Ca ressemble à des préliminaires, faire durer le plaisir au maximum. Je vis ces instants avec délectation. Les retrouvailles sont des moments rares et l'impatience qui précède ces prochaines heures intenses sont souvent pénibles. Ce que je trouve particulièrement intéressant dans ce type de circonstance c'est de me redecouvrir à travers le prisme de nos souvenirs communs: "de quelle nature étais-je autrefois?".
Nous étions réunis chez H., Villa Cherry Bourg, Ivandry, Quartier bourgeois, le neuilly tananarivien, un petit comité presque restreint,dirais-je. H, S, H1, L, H, MN dit B.O.B ou B.T.B.L. et H2 furent présent, il manquait H3 le débauché, Il nous a laissé en plan.
Nous nous étions attablés autour d'un repas cuisiné par H. Un bon repas entretient toujours la conviviliaté. Autrefois nous avons déjà coutume de nous retrouver pour ripailler allègrement. Nous n'avons pas déroger à cette règle séculaire. Nous n'avons rien changé de nos anciennes habitudes: chambrage, plaisanteries et vacheries légères quelque peu dénuées d'esprit étaient au menu, j'ai joué ma partition comme il le fallait, c'est un rôle que je me suis attribué à une époque et un âge où le besoin d'exister et d'être reconnu étaient vitale. Aujourd'hui j'ai évolué, je veux faire exister les autres (certains malheureusement ont en encore besoin) et la reconnaissance n'est plus un besoin vitale ni même secondaire, c'est un accessoire sociale dont je peux bien me passer.
Notre époque est celle où l'on attend de nous que nous soyons "quelque chose" et non "quelqu'un", celui qui fait ceci ou cela, disposé à satisfaire leur égoïsme primaire. Quant à mes camarades, ils n'ont pas vraiment changé. Certes les années ont eu raisons de leurs corps athlétiques. Mais ils n'ont pris aucune ride, le stress du boulot ou la pression archaïque de la société malgache sur le moindre de leurs faits et gestes n'ont pas altérés leur bonne humeur ainsi que leur joie de vivre. L'apparence dit-on est trompeuse, par paresse je m'y fierai.

Une existence faites de retrouvailles me parait une idée intéressante, il va falloir que j'envisage de m'absenter souvent et longtemps.



mercredi 5 mars 2008

Tana Psycho

Voilà un mois et quelques jours que je (re)vis à Tana, il m'a semblé juste de faire un tout "petit petit" topo de ces trente et quelques jours, d'autant plus que nous sommes à présent au mois de mars, le printemps un peu plus dans le nord, et rappelons qu'à Madagascar nous sommes toujours en été (pluvieux), c'est la dure loi des tropiques, nous ne bénéficions malheureusement pas de mes deux saisons de prédilections, je vous laisse deviner quelles sont elles, pleines de couleurs, de vies et de poésies. De spleen dirait Baudelaire.
J'ai pas encore pris le recul nécessaire pour me hasarder dans des conclusions hâtives sur mon nouveau contexte existentiel, cependant il me semble évident que beaucoup de choses ont changé; les gens, les lieux, les rues, les boutiques...
En nous rendant aujourd'hui, en début de soirée, à un triste évènement, je devisais avec un ami consultant et son père, dans la mégane grise qui ne sentait plus le neuf, sur l'état de notre société. Nous épiloguions avec beaucoup de légèreté sur les failles et les travers de celle-ci, et cela m'a amené à croire que nous évoluons dans un système anachronique engoncé dans ses contradictions, d'une part une pauvreté tutoyant sournoisement toute cette plèbe locale, et d'autre part le spectre de la mondialisation narguant avec une indécence insolente et assumée cette pauvreté lancinante. Ici le surréaliste devient réel, le burlesque n'est pas risible, le ridicule est convenance, bref le bouffon est roi.
Illustration: Comment font les chinois pour régler leur problème de surpopulation?
Tres simple: ils en envoient un infime pourcentage à Madagascar, c'est à dire quelques milliers.
Comment font les malgaches pour se vêtir avec des guenilles de grandes marques à moindre coût?
L'histoire des chinois, ça vous dit quelques choses? ils debarquent chez vous avec des chinoiseries, de la contrefaçon bien façonnés et vous avez l'air con avec votre chemise "Façonnable" achetée 600 euros alors que le fils de votre voisine s'est payé presque le même avec à peine 5 euros!!!! Personne ne fera la différence, Grand malheur à Toi l'esthète!!!
C'est bien évidemment une grossière caricature mais la réalité n'est point déformée.
Bien sur on est content de voir toute la populace se vêtir, se chausser et même posséder plus de deux téléphones portables, mais peut-on ignorer tout le mécanisme qui régit ce que je viens d'illustrer.
De leur point de vue tout cela sonne comme un faux problème, nous sommes bien au royaume de l'anarchie organisé: filière informelle libre et transparente, administration absurdement kafkaien, service publique et privé "superbement" orienté "attrape couillon"... l'homme a peu prés évolué que je prétends être peut aller se rhabiller si il ne se sent pas prêt à s'adapter dans cet environnement on ne peut plus normal.

Tana se lève presque chaque matin avec une immense voile grise. signe d'un mauvais temps? Nullement, les crises d'allergies récurrentes de mon frangin me rappellent ehontement que cette ville est belle et bien une ville polluée. Si l'envie m'est donnée de lancer un mouvement politique, un parti écologique me semble un créneau intéressant, sans doute aura-t-elle un electorat trés insignifiant mais au moins il y aura matière à débattre sur des sujet dignes d'interêts.

Moi aussi je me lève presque chaque matin en ignorant ce voile gris. je suis resté à l'heure parisienne, ça me permet de relativiser un certain nombre de chose. Je veux faire de mon Tana la ville des possibles. Là où je peux encore déplacer les lignes de toutes les incertitudes et de la résignation.

Désormais à Tana il y aura eux et moi.