mardi 3 février 2009

Que fait-on maintenant ?

Dans l’idée de renouveller ce blog, je voulais écrire que des sujets qui m’intéressent réellement que sont la littérature, tout ce qui entoure mon quotidien de jeune entrepreneur et de temps à autres me hasarder sur ce que je trouve à la fois drôle et ennuyeux, superficiel et grave, triste et joyeux sur notre époque et les gens qui la font.

Les derniers évènements qui ont quelque peu secoués l’agenda ordinaire de mes contemporains pour lesquels ces mots trouvent parfois une existence inepuisable et étonnante m’amènent certes sans réel envie à aborder une thématique que j’estime comme important et noble pour peu que ce qui le font le soit et le considère de la même manière. Il s’agit de la politique.
Fondamentalement j’ai pris le parti de ne pas écrire de post sur cette thématique dans ce blog pour les quelques raisons suivantes :

Primo : la politique est un sujet qui m’intéresse dans son sens le plus noble et j’apprécie d'avoir de vrais échanges qu’avec des personnes qui ont une certaine hauteur de vue, ce qui est bien trop rare malheureusement.

Secundo : J’aime la confrontation direct, en face à face, comme sur un ring, j’aime l’idée d’acculer une personne dans ses derniers retranchements sur le front du débat d’idée, j’aime frotter mes convictions à celles des autres, j’aime la confrontation des arguments, j’estime que le blog n’est pas un espace très confortable pour ce genre d’exercice. (Par exemple on peut neutraliser les commentaires)

Tertio : La politique est une affaire trop sérieuse pour que j’y perde trop mon temps.

Mais revenons à ce qui s’est passé depuis une semaine déjà à Madagascar. Après avoir pris un certain recul, échangé avec quelques personnes, lu des commentaires passionnés d’anonymes dans les forums des différents siteweb de presse et dans la bloggosphère, ainsi que les posts de pseudo intellectuels sur les groupes dans facebook, je me suis interrogé si ces gens qui sont certainement loin d’être bête se sont posés les vraies questions sur la situation politique et social du pays qui est le leur. J’émets quelques doutes.

Lorsque je réfléchissais aux évènements sombres (pillage généralisé..) du lundi au mardi 27 janvier, j’étais amené à penser que la cause n’est pas exclusivement à identifier dans les manifestations des jours précédents ni encore dans une colère explosive justifiée contre un régime autiste, ou peut-être même un coup monté histoire de corser la tension politique et de justifier toute surenchère comme le prétendent certains, de toute façon on peut spéculer longtemps sur les différentes causes, mais tout cela reste de la fantaisie à côté de l'essentiel.Les choses évolueront d’une manière ou d’une autre mais les causes profondes demeureront, ce qui explique ma réflexion. Pour ma part, Il faut creuser ailleurs et plus profondément. Chercher du côté des petites gens, de leur histoire, de leur héritage, de leur frustration, puisqu’il s’agit d’eux, qui représentent presque 80% de la population malgache, c’est eux qui font avant tout ce pays, ceux-la même qui sont considérés comme quantité négligeable, et j’ai envie de faire un parallèle avec le phénomène des banlieues et des ghettos en France, toute proportion gardée, mais qui me semble à juste titre avoir des similitudes. Ces gens qui vivent dans les bas quartiers ont toujours été marginalisés, jamais écoutés, manipulés quand il le fallait car potentiellement manipulable. Leur histoire est restée là même, d’autres ont même été poussés à les rejoindre, c’est cela cinquante ans d’indépendance. Ces gens là ne sont pas aussi bêtes que l’on ne le croit mais ont toujours espérés des lendemains meilleurs, ces gens là n’ont jamais votés pour des idées mais pour un homme ou une femme qui incarnait un idéal, ces gens doivent ignorer la définition de la démocratie mais ont fait confiance à ceux qui le savent et qui sont sensé les représenter, ces gens là ne souhaitent pas être victime d’un déterminisme social et par leur vote l’ont toujours exprimés, mais ces évènements surréalistes nous ont démontrés comment ces gens ont interpréter la démocratie à leur sauce, parce qu’on ne leur a pas dit ce que c’était et ce que ça impliquerait comme droit et devoir alors ils nous ont proposé leur propre définition.


Si je devais prendre le risque de déterminer le vrai problème de ce pays, c'est-à-dire notre problème à tous, c’est l’éducation citoyenne, civique et politique, comprenez bien, nous sommes un peuple sous et mal-eduqué, qu’on le veuille ou pas c’est cela, nos valeurs ancestrales, notre culture et nos traditions n’y changeront rien, nous ne pouvons pas exiger à nos voisins de pallier de changer de mentalité et de réclamer la démocratie si ils ne le savent pas ce que cela signifie et implique pour eux. La responsabilité n’incombe pas uniquement à nos dirigeants, ni à la classe politique, ni à quelques personnes particulières compétentes, nous en sommes tous responsables sans exception, il est très facile de jouer les bien pensants et de balancer des commentaires bien senti dans son petit salon feutré entre gens de bonnes familles ou derrière un écran 18 pouces, mais l’histoire se répètera tant que nous n’aurons pas pris conscience que ces gens exigent que nous autres, plus éduqué et plus au fait de ce que sont les principes démocratiques et les lois républicaines doivent le leur dire et faire comprendre. Ces gens là ont les mêmes préoccupations et cela n’a pas changé depuis pratiquement un demi-siècle : SURVIVRE, nous avons le chef d’état que nous méritons, il est à l’image de notre société, il est le miroir de ce que nous sommes intrinsèquement, et nous n’avons pas tout à attendre d’un chef d’état, et qu’au-dessus des bagarres partisanes, puériles et stériles, il est grand temps de s’intéresser réellement et concrètement à ceux-la même qu’on a pointé du doigt, ceux là même qui ont pillé, saccagé, disposé indignement de nos biens, puisque leurs voix ajoutées aux nôtres feront que nous auront des dirigeants et une classe politique que nous respecterons et qui nous respectera.