vendredi 26 juin 2009

Un jour d'indépendance j'ai écris ceci



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Il se fait tard, pas assez tard pour me coucher. Dehors les bruits assourdissants des pétards ont cessé, les feux d’artifices ne resteront plus que de vagues souvenirs pour quelques gamins dont les existences précaires ne sont point encore agrémentées d’obscures parures artificielles que les adultes appellent hypocrisie, imposture, tromperie. Il se fait tard et je veille. N. a promis de m’appeler à n’importe quelle heure. J’écris. J’oublie les heures qui passent. C’est une autre forme de snobisme : « oublier les heures qui passent ». N. est une femme préoccupée, une femme qui aime la vie, une femme de nos jours, une femme de mon époque, le genre de femme que je ne peux qu’aimer, j’ai toujours voulu être exigeant avec les femmes à force de ne pas l’être envers moi-même, N. m’a fait oublié cela, N. m’a tout simplement donner envie d’aimer le plus simplement du monde. On a fêté l’indépendance. Officiellement c’est cela. J’ai juste envie d’y croire un peu pour raviver la flamme patriotique qui se meurt en moi. La liberté, l’indépendance sont des sujets qui me sont très chers, à un point que je n’ose pas trop m’y hasarder au risque de les traiter avec trop de légèreté que je pourrais confondre maladroitement avec de la pertinence et de la conviction, j’ai juste envie de dire que le contexte actuel, d’une médiocrité lancinante sans précédent, suscite un certain nombre d’interrogation de surcroit très légitime sur le sens du patriotisme et son ostentation chez un certain nombre de mes contemporains : drapeau en berne ou pas that is the question. La manipulation n’est jamais loin dans ce type de débat très délicat. J’estime qu’il est juste nécessaire de faire abstraction des incitations et autres velléités des uns et des autres et de se rappeler qu’une nation est tout simplement sacrée.
Samedi dernier, fête de la musique, j’ai rencontré un écrivain malgache, le premier que je rencontre d’ailleurs, j’ai oublié son prénom, Jean-Luc je crois…le mien je doute fort qu’il s’en souvienne, on sympathise vite fait, il est attendu par d’autres personnes, d’autres artistes, j'ai remarqué que les artistes aiment se faire attendre, j'ai horreur de cela, nous sommes dans un café –restaurant, sur l’avenue de l’indépendance, je lui parle de certains de mes projets d’écritures, dont entre autre l’idée d’une revue littéraire, il n’a pas vraiment l’air de faire attention et rebondit brutalement sur son projet de recueil de nouvelles, dans lequel il me propose de venir assister à la séance d’information-discussion, qui réunirait des écrivains malgaches, ça y est je vais m’incruster, faire intrusion dans le cercle très fermé de la littérature malgache, sur le moment j’étais emballé, d’ailleurs la thématique du recueil serait la femme, un sujet à la fois délicat et excitant, après deux trois jours de réflexion, je me suis réellement demander si je ne suis pas entrain de m’ embarquer dans une aventure au-dessus de mes moyens, de mes capacités littéraires, n’ai-je pas surestimé ce que j’appelle mon talent en acceptant d’assister à cette rencontre avec de vrais écrivains confirmés? et puis merde tant pis !! il me fallait sortir de ce carcan confortable de bloggueur et me frotter à l’exigence narcissique et manifestement exposé du moule littéraire.

samedi 20 juin 2009

Etrange battement de coeur

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9h 35. Il est samedi. Il fait beau. Un temps à rien faire et à profiter de tout comme de rien. Il repense aux derniers évènements de la semaine. Il repense à cette fille. Elle s’appelle N. Leur rencontre n’avait rien de commun, très peu habituel, cependant très contemporain, dans l’air du temps, il le savait de toute façon, tout ce qui lui arrive, n’arrive jamais aux autres, tout ce qui lui arrive, étonne toujours les autres. Rien n’était commun dans sa vie. Ce qui était commun chez les autres le rebutait, il avait érigé la singularité comme mode de vie, toujours aller à contre-courant comme art de vivre, l’étrangeté de leur rencontre n’a laissé personne indifférent, ni même lui. Lieu de première rencontre, dans un aéroport triste et austère, qui donnait envie de vite partir et de ne jamais revenir, d’ailleurs très peu bondé, il comprenait mieux les longues files d’attentes devant l’ambassade de France et du Liban. Elle du haut de ses louboutin, mince, élancé, aérienne, légère, tout de blanc vêtus, brillait de cette existence qui la rendait divine, le harassement de son voyage de deux heures n’a en rien altérer les traits réguliers de son visage lumineux, son minois angélique tranchait manifestement avec les mines renfrognés des gens présents. Premier regard échangé. La machine de séduction se mit en marche. Ils savaient tout les deux ce qui les attendaient, ils le redoutaient avec délectation, alors que certains luttaient contre certaines angoisses, eux s’en laissaient stimuler allègrement. Ils avaient un point commun : le goût du danger, cette fois-ci ils étaient prêts à le partager, ce danger qui les extirperait de leur quotidien ordinaire, ce danger dans seul le cœur en avait le secret. Son cœur battait anormalement. Y avait de quoi. Il ne s’en inquiétait pas outre-mesure. Si c’était une femme quelconque, ça l’inquiéterait beaucoup plus, mais N. ressemblait à ces femmes inaccessibles qu’il méprisait secrètement pour la simple raison qu’elle lui rappelle certaines filles qui l’ont rejetés dans une époque plus lointaine. Premier sourire échangé. Lui avare en parole, elle avide en regard. Puis les jours se suivirent. Ils ont arrêté le temps. Ils l’ont suspendu à leurs désirs de vivre, d’aimer. Ils se découvrirent librement, se parlèrent avidement, se regardèrent légèrement, se dirent des choses profondes, s’embrasserent fougueusement, se touchèrent affectueusement. L’amour naissant devait se résumer à cela.

Il repense à cette fille et se demande vraiment ce qui lui arrive.

vendredi 5 juin 2009

Fiction: Il a suffit d'un regard

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Cette femme il l’aime. Pour vous dire tout s’est joué au premier regard. Les femmes il en a connu des biens, des moins biens, des bonnes et des moins bonnes, suffisamment pour ne plus avoir rien à regretter. Combien ? il n’en a aucune idée, il n’est pas du genre à comptabiliser, faire des comptes c’est pas son truc, une chose est sûre : les prénoms de ses ex s’empilent comme les ouvrages de sa bibliothèque en bois mélaminé dans le répertoire téléphonique de son vieux Siemens les unes au-dessus des autres, ces prénoms il les connaît par cœur, il les a tous sauvegardés, il a tenus à les garder en mémoire, ces histoires courtes ou longues qui ont fait de lui, c’est selon, un connard ou un chic type, il n’a jamais pensé à les supprimer complètement de sa vie, même celles qui l’ont poliment ou cruellement dégagés de leurs existence ordinaires, à coup de longues lettres étudiées, d’un tête à tête douloureux ou de sms sec, d’ailleurs ces prénoms sont les dernières reliques qui lui restent de ces femmes, mais jamais il ne pensera plus à rappeler l’une d’entre elles, les histoires sérieuses qui se comptent en mois côtoient les flirts et passades qui n’ont duré que quelques semaines ou quelques heures dans ce même répertoire gris, froid et impersonnelle comme dans un musée d’une grande métropole où les expositions itinérantes contemporaines narguent les grandes œuvres de maitres classiques, nos vies amoureuses sont d’immenses musées froids qui ne se referment jamais vraiment où l’on se laisse parfois étourdir par le courant d’air des souvenirs. Son regard a croisé le sien, ou peut-être l’inverse, il s’en souvient plus, enfin il pense que cela s’est passé comme cela, il est certain, leur premier regard avait quelque chose de bouleversant, de romantique. Tant pis si ce ne fut pas le cas, lui pense que ce fut ainsi, c’est ce qui compte. Tout s’est joué au premier regard mais tout semblait s’être estompé, suspendu, figé au premier regard. Il ne sut plus quoi faire après ce premier regard, ce mouvement des yeux d’à peine cinq secondes qui définirait l’agenda de ses pulsions émotionnelles, de ces émois sentimentales des prochaines décennies. Minois angélique. Sourire éclatant. Dents harmonieusement agencés aussi brillantes que de la porcelaine chinoise. Grain de beauté aguicheur à l’extrémité de la lèvre supérieure. Longues mains raffinées apprêtées aux longues et tendres caresses de nuits extatiques. Voix feutrée légèrement aristocratique. Elle est une espèce rare, sans fard, elle se distingue, naturelle, elle vous fait croire à l’impossible, aux contes de fées, à cendrillon et à toutes ses histoires qui font croire aux petites filles que les princes charmants existent, que même les grenouilles deviennent des princes, que vous êtes un potentiel prince charmant. Elle replace une mèche, détourne son regard espiègle, l’air de chercher quelque chose, quelqu’un, elle est ailleurs, lointaine, puis avec la même langueur elle ramène sa coupe de kir sur ses lèvres roses pourpres et fins, du bout des lèvres avale presque une goutte du liquide brillant et grenâtre, et roule ses deux prunelles noisettes juste en face des siens. Il attendait cela presque comme si ce fut une éternité, oui ces cinq secondes valaient une éternité comme milles ans en valent une minute dans les cieux. Elle le regardait désormais avec ce sourire timide qui vous presse de balancer un mot, rien qu’un mot. Lui l’observe, l’examine sur toutes les coutures, aucun détail ne lui échappes, ces moindres mimiques, les mouvements de ces cils, ces cheveux qui voletaient avec hésitation, il les a disséqués de manière presque clinique et casés tout ces détails quelque part dans sa mémoire à moitié imprégnée par cette créature presque onirique. Puis ramenant sa nervosité à une fausse quiétude, il lui demande un peu maladroitement pourquoi est-elle aussi rêveuse, au fond il aurait voulu lui demander à qui penses-t-elle si elle ne pensait pas à lui à l’instant même ? Elle lui répondit d’un ton minaudier : « à personne » suivi de ce même sourire timide, presque agaçant pour la circonstance, qui immédiatement lui a fait regretter d’avoir posé une question aussi stupide ?


Cinq minutes de silence, d’ennui et de pesanteur plus tard, elle lui lança comme ça un peu narquois : « et toi dis moi à quoi tu penses pourquoi tu ne dis rien? »

Il lui répondit très naturellement- parce que pour la première fois il voulait avoir des couilles, il se souvient, ça l’a profondément marqué ce petit mot de rupture laissé par une ex qui lui disait très lapidaire : « pour aimer il faut avoir des couilles chéri, bon vent »- en lui pénétrant du regard : « Je pense à moi qui te regardes, et qui ne sait quoi te dire de séduisant, bref à toi ».

Il savait que ce qu’il venait de lui dire était plus beau que tout ce qu’il aurait eu envie de lui dire.