samedi 20 juin 2009

Etrange battement de coeur

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9h 35. Il est samedi. Il fait beau. Un temps à rien faire et à profiter de tout comme de rien. Il repense aux derniers évènements de la semaine. Il repense à cette fille. Elle s’appelle N. Leur rencontre n’avait rien de commun, très peu habituel, cependant très contemporain, dans l’air du temps, il le savait de toute façon, tout ce qui lui arrive, n’arrive jamais aux autres, tout ce qui lui arrive, étonne toujours les autres. Rien n’était commun dans sa vie. Ce qui était commun chez les autres le rebutait, il avait érigé la singularité comme mode de vie, toujours aller à contre-courant comme art de vivre, l’étrangeté de leur rencontre n’a laissé personne indifférent, ni même lui. Lieu de première rencontre, dans un aéroport triste et austère, qui donnait envie de vite partir et de ne jamais revenir, d’ailleurs très peu bondé, il comprenait mieux les longues files d’attentes devant l’ambassade de France et du Liban. Elle du haut de ses louboutin, mince, élancé, aérienne, légère, tout de blanc vêtus, brillait de cette existence qui la rendait divine, le harassement de son voyage de deux heures n’a en rien altérer les traits réguliers de son visage lumineux, son minois angélique tranchait manifestement avec les mines renfrognés des gens présents. Premier regard échangé. La machine de séduction se mit en marche. Ils savaient tout les deux ce qui les attendaient, ils le redoutaient avec délectation, alors que certains luttaient contre certaines angoisses, eux s’en laissaient stimuler allègrement. Ils avaient un point commun : le goût du danger, cette fois-ci ils étaient prêts à le partager, ce danger qui les extirperait de leur quotidien ordinaire, ce danger dans seul le cœur en avait le secret. Son cœur battait anormalement. Y avait de quoi. Il ne s’en inquiétait pas outre-mesure. Si c’était une femme quelconque, ça l’inquiéterait beaucoup plus, mais N. ressemblait à ces femmes inaccessibles qu’il méprisait secrètement pour la simple raison qu’elle lui rappelle certaines filles qui l’ont rejetés dans une époque plus lointaine. Premier sourire échangé. Lui avare en parole, elle avide en regard. Puis les jours se suivirent. Ils ont arrêté le temps. Ils l’ont suspendu à leurs désirs de vivre, d’aimer. Ils se découvrirent librement, se parlèrent avidement, se regardèrent légèrement, se dirent des choses profondes, s’embrasserent fougueusement, se touchèrent affectueusement. L’amour naissant devait se résumer à cela.

Il repense à cette fille et se demande vraiment ce qui lui arrive.

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