mardi 2 mars 2010

Les jeunes tananariviennes

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Ces espèces là ne sont pas vouées à une immédiate extinction, ces espèces......ce sont les jeunes tananariviennes d’aujourd’hui, elles se distinguent très largement de leurs ainées de dix-quinze ans. Il est bien vain et inutile de porter la comparaison jusqu’à une génération plus lointaine, celles de leurs génitrices, qui méritent tout un autre traitement. Ces filles ont je-ne-sais-quoi d’énervant et de fascinant à la fois. Pour un homme dont la maturité de l’âge lui inflige le devoir de s’intéresser à bâtir une vie conjugale irréprochable et harmonieuse, ces filles sont des parasites envahissants et inévitablement perturbants, de vraies anti-dotes à la platitude et l’insipidité de certaine relation amoureuse. Du haut de leurs talons brillants - vrai faux Jimmy choo - elles marchent brinquebalante en se donnant des airs de grandes dames, attifées de leurs décolletés plongeons, elles vous suggérent leurs seins ronds aux tétons chocolat. A peine sortie de l’âge post-pubère, elles vous toisent, vous enferment dans des catégories, vous dissimulent avec un art indigeste de la manipulation leur profonde niaiserie et vous regardent avec ce regard méprisant des jeunes gens qui n’ont pas achevé de se constituer un capital « confiance-en-soi ». Elles sont moyennement plus grandes, le visage beaucoup plus gracieux et plus fins que leurs ainées, les lèvres acidulés, les jambes interminables, leur petit cul légèrement remuant, leur minauderie agaçant, leur cosmétique exagérée, ces filles étonnent par leur espiègle effronterie et leur divine coquetterie. Elles dégoisent comme de vraies mégères de tout comme de rien en confondant profondeur et légèreté. Avec une aisance étonnante, elles revendiquent avoir une expérience sexuelle ahurissante et elles ne manquent pas d’avouer au creux de votre oreille droite des envies qui vous font répéter-comme pour expier ces impudicités - des bribes de « notre Marie mère de Dieu » et ensuite vous font saliver d’excitation. Dans les rues, les jeunes tananariviennes ne veulent ressembler à personne mais elles se ressemblent toutes. Elles veulent se fondre dans la masse en se faisant remarquer mais elle ne vous regardent pas, elles ne vous voient pas, elles marchent avec cet air un peu perdu, en replaçant une mèche, de ne pas savoir où elles vont, quelque part elles doivent encore se chercher en croyant s’être trouver, quelque part ils leur manquent quelque chose, peut-être me dis-je un petit peu de l’assurance altière, celle qu’on retrouve chez les jeunes parisiennes, la flamboyance chevillée au corps et à l’âme, propre aux jeunes milanaises, la vivacité trempée des jeunes new-yorkaises, la nonchalance exquise des jeunes madrilènes et l’allure éthérée des jeunes blondes de kiev ou de leningrad… toutes ces femmes servies comme sur un plateau de crustacés par les papiers glacés des magazines hyperformatés de mode qui servent de parangon à leur caprice, de miroir à leur manque d’assurance et de modèle de substitution à la vacuité de leur propre existence ou peut-être bien rien de tout cela. Fait certain et irrécusable, ils leurs manquent quelque chose, celle que la nature, l’imagination, les saisons, l’histoire les en a dépourvu….mais c'est comme ça qu'on les aimes ces jeunes tananariviennes.



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